Monsieur Mohamed BENALILOU, Médiateur du Royaume et Vice-président de l’Institut International de l’Ombudsman (IOI), a participé aux travaux du Congrès international qui s'est tenu à Hong Kong du 2 au 4 décembre 2024, sous le thème "L'Ombudsman dans le contexte d’un monde en mutation : tirer les leçons du passé et préparer l'avenir", en présence de médiateurs et de hauts responsables représentant 140 institutions.
Lors de son intervention lors de la deuxième session thématique sur le thème "La coopération internationale, opportunités renouvelées et une approche douce du changement : pour une gouvernance inclusive aux contours communs", le Médiateur du Royaume a souligné que l'avenir des institutions des médiateurs et ombudsman commençaient à se dessiner depuis un certain temps en raison des transformations que connaît le monde, notamment les développements technologiques, les changements climatiques, environnementaux et économiques accélérés. Il a estimé que la clarté de l'avenir pour les institutions des ombudsmans dépendait de leur capacité à disposer de mécanismes de développement leur permettant d'assumer de nouveaux rôles, de développer des compétences pour intégrer le "langage du changement" et de s'adapter de manière méthodique aux contraintes légales ou réglementaires imposées par les évolutions dans les différents domaines, en maîtrisant le langage de leur époque et en relevant les défis que poseront les exigences du développement futur.
Le Médiateur du Royaume a estimé que l'orientation vers l'avenir exigeait d'accélérer le passage de la phase de surveillance et de suivi à celle de l'action, en sortant d'une position d'appréhension pour entrer dans une phase d'efficacité, invitant tout le monde à faire partie du changement dès que possible. Il a également appelé à l'adoption des principes internationaux des ombudsmans dans l'interprétation et la mise en œuvre du champ de compétence sous des angles de droits qui suivent les nouvelles générations de droits de l'homme et, par conséquent, les nouvelles générations de violations de ces droits, à travers ce qu'il a appelé le "développement de la polyvalence fonctionnelle", en tant que compétence clé pour accompagner le changement.
Le Médiateur a souligné que l'avenir ne retiendrait que les institutions capables de s'adapter rapidement à la forme et à la nature des demandes et à l'ampleur des attentes, et capables de résoudre des problèmes complexes et nouveaux, étant donné que les demandes de la population et l'ampleur des attentes évoluent à un rythme plus rapide que celui de l'évolution institutionnelle, et que le temps de la transition vers l'avenir dépasse de loin le temps législatif ou réglementaire. Il a estimé que la transition numérique et les technologies de l'intelligence artificielle, bien qu'elles constituent une valeur ajoutée à l'efficacité des interventions des institutions des ombudsmans et une opportunité d'orienter leurs contributions vers l'avenir, ne dispensent pas de développer les autres compétences humaines parallèles et de renforcer la communication à leur sujet, en particulier celles que les machines ne peuvent surpasser chez l'homme, telles que "l'intelligence émotionnelle" et les "compétences douces". Il a également souligné que les qualifications du futur ne doivent pas reposer sur la logique de connaissances spécifiques, mais doivent plutôt être fondées sur la maîtrise de la vitesse d'apprentissage de nouvelles choses et le contrôle du niveau de flexibilité, estimant que les institutions des ombudsmans qui ne prennent pas rapidement des mesures pour changer et s'adapter se retrouveront incapables de suivre et d'interagir avec les attentes croissantes de leurs publics, et risqueront de perdre leur influence sociale, car anticiper le changement et s'y adapter rapidement est la seule chose qui leur garantit la durabilité.
Le Médiateur du Royaume a exhorté les participants à réfléchir sérieusement à l'objectif d'une transition collective vers le concept d'"ombudsman des générations futures", ou du moins à adopter une vision globale éclairée, avec une compréhension claire des exigences de l'avenir, et une orientation évoluée pour influencer notre environnement réglementaire et nos capacités de planification pour faire face à ses contraintes, même de manière différente et à des niveaux variables, car cela constituerait un moyen de répondre aux attentes de la génération actuelle avec confiance et professionnalisme, ou au minimum de discuter de cette idée avec enthousiasme, courage et capacité de persuasion, ou même avec la capacité de justifier la différence, tout en soulignant que la possibilité de cette discussion ne sera probablement pas disponible à l'avenir pour de nombreuses institutions, car elles seront peut-être devenues obsolètes d'une manière irréversible et auront perdu la capacité de défendre les positions de leurs propriétaires.
Le Médiateur du Royaume a conclu son intervention en soulignant que le parcours vers un avenir juridique sûr avait commencé depuis un certain temps, et que les institutions des ombudsmans ne pouvaient donc pas se tenir à l'écart et attendre ce qu'elles pourraient considérer comme la "fin de la transition" pour commencer à s'adapter à ce qu'elles considèrent comme le début de leur orientation vers l'avenir, sinon elles deviendraient un jour en marge de la scène institutionnelle du point de vue du citoyen avant l'administration.