ⵉⵙ ⵜⵔⴰⵎ ⴰⴷ ⵜⵙⵙⵏⵎ ⵜⵉⵎⵔⵙⵍⵜ ⵏⵏⵖ ? ⵔⴰ ⵏⵏ ⴰⴽⴽⵯ ⵜⴰⴼⵉⵎ ⵉⵏⵖⵎⵉⵙⵏ ⵏⵏⵖ ⴳ ⵡⴰⵙⵉⵜ ⴰⴷ :
Réunions et rencontres Conférences Réceptions et visites Partenariats Formation Des nouvelles de plus
Le Médiateur du Royaume du Maroc, Mohamed Benalilou, a appelé mardi depuis Tbilissi (capitale de la Géorgie), dans une allocution prononcée lors d'une rencontre internationale sur "le rôle des institutions du Médiateur et des ombudsmans dans la protection des droits des personnes âgées", les Médiateurs et les Ombudsmans des pays méditerranéens à tenir compte des risques de l’exclusion numérique des personnes âgées.
M. Benalilou a incité à placer le sujet de "l'augmentation du nombre des personnes âgées marginalisées numériquement" au cœur des missions des Médiateurs et de leurs interventions, dans le but de garantir les droits de cette catégorie au sein du monde virtuel et de consacrer les acquis relatifs aux droits de l'Homme.
Garantir " l’égalité numérique pour tous les âges" est une nécessité impérieuse, a indiqué M. Benalilou, ajoutant que sa négligence dans les stratégies d'intervention des Médiateurs constitue une légitimation de la réalité des discriminations entre "le citoyen numérique" et "le citoyen non numérique".
Il a également noté que la phase post-Covid a marqué une transformation évidente dans l’exercice de certains droits liés aux services publics qui sont désormais accessibles sur Internet, mettant à l’écart une large catégorie de personnes âgées qui souffrent en silence, M. Benalilou a mis l’accent sur l’importance de la lutte contre l’exclusion numérique par le biais d'une batterie de mécanismes de gestion publique, mais aussi à travers la création de partenariats entre les secteurs public et privé en vue d’améliorer l’accès de cette catégorie sociale à la numérisation.
Dans cette perspective de plaidoirie en faveur du droit des personnes âgées à l’inclusion sociale complète, le Médiateur du Royaume a signalé que la question "ne saurait être réduite à l’accès à distance aux droits et aux services", appelant à la création d'un environnement virtuel favorable aux personnes âgées, qui accompagne leur volonté d’adhérer à la transformation numérique.
Pour ce faire, M. Benalilou a préconisé l’humanisation des services et des procédures fournis par voie électronique en ayant recours aux solutions numériques, le renforcement du cadre juridique pour garantir le droit des
personnes âgées à la participation citoyenne, ainsi que la mise en place d'un service d'assistance numérique "pour protéger leurs données personnelles des dangers que représente l'Internet". La solution réside dans l'instauration de politiques publiques inclusives basées sur "l’intégration sociale", a estimé M. Benalilou, notant que l’examen de l’écart numérique existant entre les personnes âgées et les autres citoyens et l’intégration de cette catégorie dans les nouvelles technologies constituent les prémices de la transformation tournée vers l’intégration, la lutte contre l’élimination ou l'exclusion numérique étant tributaire de la capacité à combler les lacunes entachant les politiques adoptées. Par ailleurs, le Médiateur du Royaume a prôné la mise en place de programmes d'aide aux personnes âgées pour renforcer leur autonomie, notamment à travers l'alphabétisation numérique, en les considérant non pas comme une catégorie vulnérable ayant besoin de compassion, mais comme une source fiable de connaissances, d'expériences et d'apports riches nécessaires au progrès de la communauté.
Les Médiateurs et les Ombudsmans, a-til souligné, "font partie d'un environnement intégré dans lequel se croisent diverses initiatives relatives aux droits des personnes âgées et faisant intervenir les véritables acteurs dans l'orientation et le contrôle des mécanismes de coordination horizontale des initiatives gouvernementales prises, en raison de leur proximité supposée de cette catégorie dont ils sont chargés de traiter les problèmes, ne serait-ce que par l'accompagnement et l’orientation".
En outre, le Médiateur du Royaume a exhorté à réfléchir à un "nouveau concept" pour le traitement des questions des personnes âgées, qui soit axé sur une logique de droit et non plus de protection, en instaurant des programmes intégrés avec un référentiel juridique clair qui définit le domaine d’intervention de l'Etat et de la société civile et consacre des méthodes alternatives à l'approche classique de la prise en charge institutionnelle des personnes âgées.
Dans ce contexte, il a affirmé « qu’il est temps d'ouvrir des discussions internes sérieuses sur le concept de service public électronique et sa relation avec les droits catégoriels, dans le but de réduire le fossé qui se creuse davantage entre les personnes âgées et leur environnement, sur fond de numérisation qui a changé à plusieurs égards la nature des rapports entre l'usager et les administrations publiques".
D'autre part, M. Benalilou a souligné la nécessité de développer la culture de solidarité entre les générations pour assurer la sécurité collective des personnes
âgées, dans le respect de leurs choix personnels et de garantir leur droit à la différence, que ce soit pour des raisons résultant de difficultés d'accès au numérique soit pour des raisons purement personnelles, recommandant d'offrir des alternatives "humaines" à tous les services numériques afin que la différence ne mène pas à l'inégalité en termes d'accès aux droits et de leur exercice.
Télécharger le communiqué de presse (version arabe)